Open bar. 1re tournée

FABCARO

Les fantaisies du correcteur orthographique, le preneur d’otage qui force les élèves à faire des dictées et des divisions à virgule, le TGV qui n’arrive pas en retard parce qu’il n’y a pas eu de caténaire défectueuse, l’homme qui confond crémation et crémaillère. Il y a aussi les menus à rallonge au restaurant, l’enfant qui a trouvé un migrant et une méduse morte sur le sable, ou le coiffeur philosophe. N’oublions pas, dans la même veine, l’homme aux revenus confortables qui passe recueillir dans le métro un peu d’aigreur, voire d’indignation.  À raison d’un gag par page, cette cinquantaine d’histoires renvoient au lecteur l’image d’un monde un peu absurde où l’hypocrisie et les faux semblants règnent en maîtres. La langue de bois et les petites vexations de la vie ordinaire sont dénoncées par des personnages imperturbables distillant un humour froid et parfois énigmatique. Une image très sobre les montre presque en silhouette dans des décors à peine esquissés, contribuant à poser un regard acide sur quelques travers de notre société. (P.P. et E.B.)