On ne touche pas

ROUF Ketty

JosĂ©phine est prof de philo dans un lycĂ©e de la banlieue parisienne : des Ă©lĂšves goguenards, une hiĂ©rarchie lĂąche, un salaire mĂ©diocre, elle ne se sent plus exister. Pour se rĂ©concilier avec son corps, elle prend des cours de danse. Et une nuit, elle devient Rose Lee, strip-teaseuse dans une boĂźte oĂč elle s’expose aux dĂ©sirs masculins. Entre la grisaille du jour et les paillettes de la nuit, JosĂ©phine saura-t-elle trouver sa voie ?

Ce premier roman repose sur une idĂ©e originale : l’hĂ©roĂŻne se balade entre deux mondes diamĂ©tralement opposĂ©s, celui de l’Éducation nationale, fondĂ© sur des « valeurs » et celui de la nuit, oĂč rĂšgne la transgression. Avec une justesse dĂ©sabusĂ©e, l’auteure, diplĂŽmĂ©e de philosophie, dĂ©nonce, avec quelques invraisemblances, les impasses du systĂšme scolaire. En revanche, la passion accompagne les reines de la nuit qui dansent nues devant des hommes dominĂ©s pour un soir. Dans un langage crĂ» mais sans vulgaritĂ©, elle brosse un portrait de femme complexe, assumant sa fĂ©minitĂ© et le pouvoir de son corps. La situation, malgrĂ© quelques sursauts, Ă©volue peu et les considĂ©rations philosophiques paraissent parfois plaquĂ©es… Cependant le duel Descartes versus bas rĂ©sille ne manque pas de piquant. (M.Bo. et A.Le.)