Ombres de vie : le destin d’un Malgré-Lui mosellan

DESSAIGNE Michel

Le docteur Keller avait un frère enrôlé de force dans la Waffen-SS lors de l’invasion allemande en 1940. Ils étaient tous deux amoureux de Marthe, mais son amant était celui qui se battait sur le front de l’est. L’autre se planquait en poursuivant ses études de médecine. C’est de lui, qu’après la mort du soldat, elle aura un fils. Le médecin fait aujourd’hui la connaissance tardive de son petit-fils, un adolescent. Il rencontre au même moment une charmante jeune femme assez fantasque avec laquelle il fait un bout de chemin plutôt chaotique. Dans ce premier roman, Michel Dessaigne, enseignant à Strasbourg, se penche sur les traumatismes causés chez les jeunes Mosellans par l’occupation allemande. Que valait-il mieux pour eux : accepter de revêtir un uniforme honni ou se cacher alors que d’autres payaient de leur vie un destin qu’ils n’avaient pas choisi ? Ceux qui restaient auraient-ils pu agir autrement ? Le remord les taraude encore. Le personnage principal assouvit d’abord sa vengeance en entrant dans la Résistance, puis se réfugie sur le tard dans un univers féerique vaguement teinté d’érotisme. Le thème, prenant, aurait pu être porteur d’émotion, mais la trame romanesque maladroite, éclatée, peu crédible, le développe sans convaincre.