Nuits tranquilles à Belém

LAPOUGE Gilles

Belém, Amazonie. Un garçonnet fougueux prend un touriste français pour son vieux père parti depuis plusieurs années chercher de l’or en Guyane en abandonnant femme et enfants. Intrigué et tenté par l’expérience de l’inconnu qui s’offre à lui, le voyageur suit l’enfant et s’installe dans le quotidien d’une famille modeste dont il ne connaît rien. Peu à peu, il s’approprie l’identité, le passé et le caractère réputé mauvais de son double brésilien. Gilles Lapouge (L’âne et l’abeille, NB avril 2014) a la sagesse de ne pas se plaindre d’être qui il est, mais il enrage depuis toujours de ne pas avoir été consulté sur le choix des options fournies à sa naissance : lieu, couleur, origines sociales, époque, etc. ! Grâce aux mille et une dérives agiles de son esprit espiègle et romanesque, il réalise son rêve étrange : faire un pas de côté et se glisser dans la vie d’un autre. L’écriture est, comme jamais, souple, bondissante, faussement naïve et enjouée, dans les scènes bouffonnes comme dans l’évocation de souvenirs teintés de nostalgie et d’émotion. (T.R. et C.D.)