Notre-Dame des Vents

La jeune biologiste qui débarque en 1995 aux îles Kerguelen rejoint à la base de Port-aux-Français un microcosme de spécialistes en tout genre : techniciens, fonctionnaires, militaires aux activités mystérieuses. En route pour Mururoa, un bateau de Greenpeace vient mouiller dans la baie… Tout le monde s’observe et cherche à tromper l’ennui sur cette terre désolée. L’ingénieur atypique dont elle tombe amoureuse va découvrir par hasard ce qui s’est passé sur les îles vingt ans plus tôt, quand Russes, Américains et Français s’y livraient ensemble à des travaux scientifiques ultrasecrets. Toujours aussi élégant dans son écriture (Avec les hommes, NB novembre 2013), Mikaël Hirsch s’intéresse à une mission scientifique sur une île des Kerguelen. Ce territoire français d’outre-mer est dépeint dans une langue précise, raffinée, jusqu’au moindre caillou. Dans ce désert du bout du monde, il rend admirablement l’ennui, la solitude des hommes et leur difficulté à éprouver des sentiments face à l’isolement insulaire. L’idée de mêler recherche expérimentale et politique internationale pouvait fournir une bonne trame, mais la construction et les développements scientifiques obscurcissent un récit qui peine à trouver une issue.