Nos rêves sont plus grands que le ciel

CAVÉ Jean

Bostonien fortuné, Percival Lowell se passionne pour l’hypothèse d’une vie sur Mars émise par Schiaparelli et Flammarion. Pour la démontrer, il construit à grands frais un observatoire en Arizona et croit apercevoir des canaux artificiels d’irrigation. Malgré le scepticisme grandissant des astronomes chevronnés, mais avec le soutien d’une presse avide de sensationnel, Lowell multiplie les observations, “découvrant” constamment de nouveaux canaux. Son obsession, qui confine à la déraison, se développe aux dépens de sa vie sociale et affective.

 

Dans cette biographie romancée, mais fidèle pour l’essentiel, Jean Cavé (Le dîner du commandant, NB octobre 2006) introduit ironiquement des messages prophétiques de Martiens que Lowell aurait cru recevoir. Malgré quelques anachronismes délibérément incongrus, cette étude psychologique montre comment un caractère est façonné dès l’enfance par la famille et le milieu social et replace ce rêveur débridé dans son époque et ses relations. C’est aussi une agréable vulgarisation scientifique. L’écriture vigoureuse et la vivacité du récit contribuent à séduire le lecteur.