Naissance d’un pont

KERANGAL Maylis de

Coca est une citĂ© imaginaire, bordĂ©e par un immense fleuve, qui pourrait ĂȘtre situĂ©e dans le sud des États-Unis ou mĂȘme en AmĂ©rique latine si l’hiver n’y Ă©tait pas aussi glacial que l’Ă©tĂ© y est torride. Son maire dĂ©cide d’édifier un pont gigantesque pour la relier aux zones quasi-sauvages de l’autre rive, riches en minerais et peuplĂ©es d’Indiens. Du responsable du chantier au plus modeste manoeuvre, des hommes et des femmes accourent du monde entier pour participer Ă  l’entreprise.

 

Des obstacles de toutes sortes, des drames parfois, mais aussi la volontĂ© de relever le dĂ©fi ou simplement de survivre font la trame de ce roman dont le pont, plus encore que les hommes, est le hĂ©ros. Des personnages attachants, qu’ils soient en haut ou en bas de la chaĂźne hiĂ©rarchique, donnent de la chair Ă  ce rĂ©cit qui pourrait paraĂźtre un peu technique. Mais on retiendra surtout l’écriture de Maylis de Kerangal, trĂšs travaillĂ©e (cf. Corniche Kennedy, NB novembre 2008), oĂč la prĂ©cision qui confine Ă  la prĂ©ciositĂ© magnifie le moindre dĂ©tail. L’énorme ouvrage semble Ă©difiĂ© par un orfĂšvre.