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Gregor von Rezzori, nĂ© roumain d’une aristocratique famille, devenu autrichien dans l’entre-deux-guerres, a vĂ©cu l’Anschluss Ă Vienne, les bombardements et l’occupation Ă Berlin. Il a vu sa chĂšre Roumanie sous la dictature de Ceausescu. ĂvĂ©nements bien rudes pour ce tĂ©moin d’un monde disparu… Il s’en est protĂ©gĂ© par l’Ă©criture, par un humour militant qui dissimule une personnalitĂ© multiforme, Ă la lĂ©gĂšretĂ© apparente. En longues phrases traversĂ©es de mĂ©taphores rĂ©jouissantes, il se raconte, ironique, cĂ©lĂšbre ses amis morts, Ă©numĂšre les pĂ©ripĂ©ties mĂ©dicales infligĂ©es Ă son corps dĂ©labrĂ©. Il observe le monde comme il Ă©tait et comme il va… Il rĂ©pĂšte parfois, mais il le sait ! Provocant, il analyse les fondements du pouvoir en comparant Ă Hitler « la MĂšre », Ă©pouse de Sri Aurobindo, dĂ©couverte lors d’un voyage en Inde, et les Princes du Carnaval de Cologne qu’il a suivis en reportage tĂ©lĂ©visĂ©. Il rend hommage Ă sa parfaite Ă©pouse et Ă la beautĂ© de la Toscane oĂč il termine ses jours. Souvent parodique, sa rĂ©flexion est aiguĂ« et sa culture â polyglotte et polyvalente â inĂ©puisable. Ce vieillard murmure vigoureusement.
