L’un est Ă©motif, misanthrope, pauvre, inepte en affaires, allant d’un protecteur â ou protectrice â Ă l’autre et traĂźnant derriĂšre lui une peu prĂ©sentable ThĂ©rĂšse. L’autre, son aĂźnĂ© de dix-huit ans, cynique, rusĂ©, â gĂ©nĂ©reux toutefois â gĂšre habilement ses biens, recevant avec sa niĂšce et maĂźtresse les grands de ce monde dans son manoir de Ferney. Rousseau comme Voltaire ont connu la cĂ©lĂ©britĂ© et des fortunes diverses, Ă©crit une oeuvre considĂ©rable, influencĂ© la sociĂ©tĂ© et la pensĂ©e de leur Ă©poque.  Roger-Pol Droit, philosophe, Ă©crivain (Quâest-ce qui nous unit ?, NB novembre 2015), croise leurs biographies en quatre parties romancĂ©es qui vont crescendo : Ă distance ; Ă proximitĂ© ; Ă couteaux tirĂ©s ; Ă mort⊠En effet, leurs relations, admiratives au dĂ©but de la part de Rousseau, se gĂątent peu Ă peu. Pour les restituer, l’auteur a compulsĂ© maints documents, Ă©pluchĂ© bien des correspondances, lu beaucoup de livres. Il improvise le reste, multipliant les dialogues, analysant la pensĂ©e et les sentiments de ses hĂ©ros. On croise Diderot, d’Alembert, Hume, madame de Warens, Sophie d’Houdetot ou Madame Dupin, on respire l’atmosphĂšre libertine et spirituelle d’un temps Ă©pris de philosophie et de poĂ©sie. Dense, disert, cet ouvrage rĂ©veille notre curiositĂ© pour deux illustres habitants du PanthĂ©on. (M.W. et A.Lec.)
Monsieur, je ne vous aime point
DROIT Roger-Pol
