Mikaël

BANG Herman

À la fin du XIXe siècle, le peintre Claude Zoret est adulé par le beau monde parisien. Mikaël, un jeune Tchèque, devient son modèle, son confident et héritier. Quand celui-ci s’éprend d’une princesse russe désargentée dont le Maître a fait le portrait, il délaisse son protecteur vieillissant et le dépouille de quelques oeuvres pour sauver son amie de la ruine. Autour d’eux gravite un monde hétéroclite : admirateurs, critiques et marchands d’art et familles de la grande Europe. Publié en 1904, le roman d’Herman Bang, critique et journaliste danois célèbre, a connu une gloire à éclipses dans son pays, en raison de sa composante homosexuelle. Dans un huis clos théâtral, les personnages entrent, sortent, s’épient, échangent civilités et secrets. L’auteur évoque avec pertinence la difficulté pour un artiste d’échapper au carcan de sa notoriété et de la solitude qui en découle et analyse finement l’attachement d’un être à un autre. Le récit paraît bien suranné, mais on peut s’y laisser prendre.