Même les mangues ont des papiers

PINGUILLY Yves, FRONTY Aurélia

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Momo le petit Africain rêve de partir de l’autre côté du monde, pour travailler et aider sa mère, quand les mangues seront mûres et qu’il sera grand. Il partage son rêve avec Khady, sa douce compagne de jeu. Quelques saisons passent, et tous deux embarquent comme passagers clandestins d’un cargo transportant des mangues. Le moindre de ces fruits a été estampillé et enregistré, pour avoir le droit d’accéder à l’autre monde; mais eux, pauvres sans papiers, sont débarqués et resteront dans leur pays. Khady essuie ses larmes : rester ensemble vaut le monde entier.

Le texte un peu démonstratif pourra amorcer une réflexion sur l’immigration clandestine. Les illustrations largement brossées de couleurs chaudes, plus symboliques que réalistes, évoquent la lumière de l’Afrique, la saison des pluies… mais aussi le scandale des cales de paquebot où les clandestins sont démasqués. Une résonnance qui joue d’un continent à l’autre, décrivant l’attrait pour les Africains de ces pays tristes où trouver du travail.