Ma vie dans la CIA : une chronique de l’année 1973.

MATHEWS Harry

Une rumeur répandue à la fin des années soixante attribue à Harry Mathews une fonction à la CIA, au grand dam de l’intéressé, peu flatté par ce rôle fictif de barbouze. Bon vivant, membre de l’Oulipo, il s’aperçoit que plus il dénie cette participation plus il en renforce la croyance autour de lui. Il décide alors de jouer le jeu et fonde une agence de « Conseil en Voyages Internationaux » qui lui sert de couverture. À cette époque marquée par des événements tels que le Watergate, la violence politique au Chili, l’essor du Front National, il entreprend des voyages à Milan, au Laos, mène une enquête foireuse sur le Parti communiste français, se trouve confronté à l’ambassade d’URSS à Paris. Cette activité ambiguë, dérisoire, dont l’auteur ne perçoit pas le fil directeur, se révèle dangereuse pour lui au point de provoquer des menaces mortelles. Récit imaginaire où loufoquerie, invraisemblances embrouillées, rapports fictionnels avec la politique, l’art, la littérature, teintés d’un brin d’érotisme, tentent de cerner une personnalité à l’existence imaginaire non sans lien avec Le Journaliste (N.B. juin 1997).