L’université des chèvres

LAX Christian

1833 dans les Alpes du sud. Un jeune homme, seul, marche dans la neige pour relier un hameau haut perché. Il n’est pas un colporteur comme les autres. Il porte à son chapeau trois plumes qui font de lui un colporteur d’un savoir qui est triple. Il peut enseigner la lecture, l’écriture et chose plus rare, le calcul. Ainsi commence l’épopée de Fortuné Chabert. Nous le retrouverons, suite à l’Instruction publique rendue obligatoire pour les garçons par le ministre Guizot, en Amérique où il s’est exilé. Homme de conviction et de passion, il s’intègre à une tribu montagnarde indienne, les hopis, avec qui il va refaire sa vie. Il va construire une école qui deviendra pour les indiens, « l’université des chèvres ».

2018 dans les montagnes afghanes, Sanjar, jeune homme, seul,  parcourt avec son tableau noir sur le dos, les chemins qui le mènent de village en village pour éduquer la jeunesse. Ce que réprouvent les Talibans…

 Cheyenne Florès, journaliste américaine, militante contre le lobby des armes à feu, et descendante par la cinquième génération de Fortuné, va rencontrer suite à un reportage en Afghanistan, Sanjar . Confronté au danger, comme Fortuné, celui-ci devra se résoudre à quitter son pays.

Cheyenne devient alors, le trait d’union de ces deux destins voués à une mission émancipatrice.

L’auteur, Christian Lax, par son dessin, souvent proche de l’aquarelle, apporte un souffle de poésie et de légèreté à un scénario, dur sur le fond, très bien construit, qui combat toutes les violences et met en exergue la pensée de N. Mandela :  « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde ».

(PP-MT)