L’onde Dolto

DOLTO Catherine, VIDAL SĂ©verine, JARABA Alicia

En 1976, Françoise Dolto, la cĂ©lĂšbre psychiatre est approchĂ©e par France Inter pour participer Ă  une Ă©mission quotidienne. D’abord, elle refuse car elle veut continuer Ă  exercer  auprĂšs des enfants et l’émission qu’elle a animĂ©e sur Europe N° 1 l’a peu satisfaite : les interruptions dues aux publicitĂ©s et l’intervention en direct n’offre pas le recul nĂ©cessaire aux parents et Ă  elle-mĂȘme pour ĂȘtre une aide efficace. Sa famille la pousse Ă  accepter et Ă  fixer ses conditions : pas de coupure publicitaire, rĂ©pondre aux lettres d’auditeurs triĂ©es et regroupĂ©es prĂ©alablement par thĂšmes avec l’aide de sa fille Catherine. Avec Jacques Pradel, un journaliste jeune, enthousiaste et passionnĂ©, elle enregistre ses interventions quotidiennes. TrĂšs vite elle rencontre le succĂšs ; les lettres des parents sont nombreuses, le ton est sympathique, direct et les mots employĂ©s sont simples.

Premier tome de cette sĂ©rie sur Dolto (il y aura trois albums), cette BD narre avec simplicitĂ© une tranche de vie de cette psychiatre «mĂ©decin d’éducation». GrĂące Ă  une parole comprĂ©hensible par le plus grand nombre, Françoise Dolto fait « bouger les lignes Â» en matiĂšre d’éducation. Au fil des pages (148), en Ă©troite collaboration avec SĂ©verine Vidal (la scĂ©nariste) et Alicia Jaraba (dessins), on suit ces causeries qui ont passionnĂ© des parents parfois dĂ©semparĂ©s ou qui reproduisaient l’éducation qu’ils avaient eux-mĂȘmes reçue. Les rĂ©ponses aux lettres des auditeurs permirent d’aborder de vrai problĂšmes : la jalousie, les pleurs du nourrisson, le dĂ©sarroi des parents Ă  propos des grosses bĂȘtises de leurs enfants, la fessĂ©e, les punitions, la colĂšre des petits, l’obĂ©issance, les gros mots, les pipis au lit. Mais rappelons-nous : ce qui parait une Ă©vidence aujourd’hui a provoquĂ© l’incomprĂ©hension, la jalousie et les critiques des professionnels de l’éducation. Cependant, les parents Ă©taient demandeurs ; la sociĂ©tĂ© française commençait sa mue
Vivement la suite tant ces problĂšmes intemporels sont encore d’actualitĂ© ! (D.L. et C.D.)