L’Oiseau malade.

GRUNBERG Arnon

Beck vit depuis de longues annĂ©es avec sa compagne surnommĂ©e “L’Oiseau”. Elle est universitaire et fait des recherches sur le comportement animal ; lui, aprĂšs quelques essais littĂ©raires, se contente de traduire des modes d’emploi. Ils vivent en vieux couple mais n’ont plus aucun Ă©lan sexuel l’un vers l’autre. Quand “L’Oiseau” apprend qu’elle est atteinte d’une maladie mortelle Ă  brĂšve Ă©chĂ©ance, elle dĂ©cide d’épouser un jeune AlgĂ©rien demandeur d’asile. Beck est alors relĂ©guĂ© dans un lit d’appoint !  Tout l’intĂ©rĂȘt de ce gros roman, un peu trop bavard, rĂ©side dans le caractĂšre complexe des deux personnages. On connaĂźt l’amertume et le mal de vivre de l’auteur (Lundis bleus, NB aoĂ»t-septembre 1999) et Beck lui ressemble, cherchant Ă  dĂ©truire toutes les illusions de bonheur. Sa femme comble sa frustration en pratiquant la compassion, recueillant les dĂ©shĂ©ritĂ©s de toute nature. Il subsiste malgrĂ© tout une certaine tendresse dans le couple et leur rĂ©action devant la maladie est remarquable. L’humour des situations n’attĂ©nue pas le cĂŽtĂ© dĂ©senchantĂ© du roman.