Lointains mes mots

La vie de Claire – son travail, ses relations, son couple – tout tourne autour du langage. Mais un AVC la prive brutalement de ce qui faisait sa passion : la précision et la finesse des mots, ceux qu’elle choisissait pour traduire la poésie et enseigner. Soudain amputée de sa capacité à s’exprimer, Claire tente de retenir le langage à coups de post-its, mais en vain. C’est sur une plage de Galice où elle nettoie bénévolement des dégâts de la marée noire, qu’elle rencontre Beatriz, biologiste spécialiste du monde sous-marin, qui va créer en elle un nouvel éveil au monde.

A l’instar de son héroïne, Anaële Hermans nous propose de suivre ce parcours de résilience avec les sens, plus qu’avec les mots. Le village de Galice dévasté est comme un miroir du handicap soudain de Claire. Mais loin d’être didactique, l’auteure met son héroïne et le lecteur dans une posture d’écoute, d’attention au monde. Celui de la mer, bien sûr, mais aussi des pêcheurs et des habitants du village, qui eux aussi doivent se reconstruire. 

Le trait sensible de Sandrine Revel souligne avec une même puissance la fragilité de Claire, la bienveillance des personnes qu’elle rencontre, la violence de la maladie ou la beauté du monde sous-marin. 

(OT)