Lointain

Novembre. Pour tromper l’attente, Valentine joue du piano et se souvient. Encore lycéenne, elle a rencontré un jeune Américain voulant vivre de sa plume. Ils ont vécu à Londres, parcouru d’autres villes puis Paris d’où il s’absentait souvent. Cette fois, elle ne sait pas s’il reviendra. Les souvenirs la ramènent à ses vingt ans et à sa rencontre avec un homme de théâtre.

   Seconde fille de Patrick Modiano, Marie est auteur-compositeur-interprète. Outre ses albums, un recueil de poésie et un roman précèdent Lointain. Ses études d’art dramatique ont sans doute influencé ce livre qui suit la tournée théâtrale de son héroïne à travers l’Europe où elle déclame chaque soir les trente-deux vers de son maigre rôle. Dîners ennuyeux d’après spectacle, lassitude de se retrouver chaque soir entre comédiens, la romancière dépeint la solitude et l’attente. Lausanne, Oslo, Vienne, Weimar, Munich, Limoges… de chambre d’hôtel en chambre d’hôtel, de mois gris en soirées désoeuvrées, tout se confond. La tristesse de novembre plombe chaque ville traversée. On se perd un peu dans les époques de ce roman morose et factuel, coupé de résurgences mornes. Une écriture monocorde psalmodie cette vie terne et désenchantée. On s’ennuie doucettement. (Maje et C.R.P.)