Loin de mon père

TADJO Véronique

À la mort de son père, Nina retourne à Abidjan. Au fil d’un interminable protocole mortuaire, elle enchaîne souvenirs, retrouvailles, rencontres. Elle connaissait le versant européen de la personnalité de ce clinicien reconnu, marié à une Française dont il a eu deux filles. Elle en découvre le versant africain. Nés de liaisons hors mariage, quatre autres enfants recomposent le paysage familial. De prétendus créanciers ternissent l’image du généreux notable dont les relations avec un marabout s’accommodent mal de la notoriété scientifique. Nina, seule, déroutée, cherche à comprendre…

 

Ce récit sans pathos, au style assez plat, inscrit dans le cadre convenu de la réunion de famille propice aux épanchements, pose les questions banales sur la quête du père, le secret, le non-dit. La romancière franco-ivoirienne ajoute à ces interrogations universelles le piment du mélange des cultures : entre pratiques européennes et traditions africaines, l’incompréhension parasite les échanges. Comment rester fidèle aux deux, c’est bien là le problème de Nina et l’intérêt du livre. Quant au conflit politique en toile de fond, il est récurrent et sans solutions avancées. Le livre précédent, Reine Pokou : concerto pour un sacrifice (N.B mai 2005), avait plus de profondeur et d’originalité.