L’ogre au pull vert moutarde

BRUNET Marion

Abdou et son copain Yoan vivent dans un foyer. Les deux gamins se serrent les coudes pour supporter les contraintes du lieu : ils ont, entre autres, inventĂ© une stratĂ©gie d’intimidation pour accueillir les nouveaux. Et cela fonctionne ! Sauf que ce soir, le nouveau est un veilleur de nuit qui a une drĂŽle d’allure et un drĂŽle de projet : il a faim et veut manger
 des enfants. Un ogre ! Comment faire pour dĂ©jouer un tel plan ?

En toile de fond, l’enfance abandonnĂ©e. Au fil du rĂ©cit, on apprend d’oĂč viennent ces faux durs qu’on dit irrĂ©cupĂ©rables et on dĂ©couvre leurs fragilitĂ©s. C’est dit sans pathos et relayĂ© par la description de leur extraordinaire vitalitĂ© dĂ©brouillarde, de leur humour et de leur solidaritĂ©. La fantaisie s’invite heureusement avec l’irruption de l’ogre mangeur d’enfants qui ravive le souvenir d’autres lectures ! Un petit frisson, et surtout la surprise du dĂ©tournement du conte : l’ogre au pull vert a souffert lui aussi de maltraitance et d’exclusion. Pas de quoi changer sa « nature » profonde, le dĂ©nouement en tĂ©moigne. Happy end nĂ©anmoins : les enfants ont gagnĂ©.