Lili pleure

BESSETTE HĂ©lĂšne

Dans un coin de Provence, Lili vit avec sa mĂšre Charlotte. Lili pleure
 mais Lili n’est plus une petite fille ; elle a dĂ©passĂ© depuis longtemps l’ñge de raison et celui de l’émancipation sentimentale. Pourtant, en dĂ©pit du soutien de ses deux amies, Élise et Marthe, elle n’oppose Ă  Charlotte que des coups de cƓur ou des coups de tĂȘte : une liaison avortĂ©e, un mariage sans amour, une impossible romance


L’itinĂ©raire de Lili inscrit dans sa trame narrative le portrait de Charlotte, celui d’une mĂšre possessive, qui dĂ©vore sa fille et l’empĂȘche d’aimer ailleurs. Lili, en Ă©cho, s’inflige une loyautĂ© sans mesure Ă  l’égard de sa mĂšre, une abstinence affective pathĂ©tique ou cruellement feinte. Le couple mĂšre-fille, dans son absurditĂ© psychique, est mis Ă  nu comme un Ă©corchĂ©. Une histoire noire proche du mĂ©lo, des pĂ©ripĂ©ties audacieuses. L’ironie d’un dĂ©nouement qui n’achĂšve rien ponctue l’exploration tragique de la vie dans ce texte inclassable, entre rĂ©cit et soliloque, dont la poĂ©sie incantatoire dĂ©sarticule les phrases, organise les mots en rĂ©pĂ©titifs musicaux autour d’un thĂšme obsĂ©dant. Un roman publiĂ© en 1953, d’une extraordinaire audace. (C.B et T.R.)