Libres cours

Réflexion personnelle pleine d’émotion sur le métier d’enseignante, Libres Cours tient du témoignage et de l’essai comme Un professeur sentimental : carnet de notes (NB juin 2005). En une succession d’instantanés, l’ouvrage fait vivre des temps forts dans la vie d’une classe de lycée. On y rencontre Nidhal, Leïla et Boubacar ou Abdel et Yoni « qui ne font que passer », des adolescents venus d’ailleurs, porteurs d’une histoire compliquée dite en des mots qu‘il faut savoir entendre. On y partage des moments magiques : ceux de la transmission d’une culture. Car exigeante, Catherine Henri ne renonce pas à l’ambition intellectuelle de faire découvrir de vrais beaux textes, et l’analyse qu’elle en fait est un régal de finesse. Ils sont choisis – le métier a ce privilège – pour l’écho qu’ils peuvent éveiller. Alors, la langue cesse d’être celle de l’exil ; elle permet à ceux qui parviennent à l’« habiter » de donner du sens au monde. Cette conviction irrigue un récit militant intelligent, sensible, et d’une grande humanité.