Ana est mexicaine. MalgrĂ© sa jeunesse, elle sait que son corps abrite une menace diffuse, une Chose qui grignote sa vie aprĂšs avoir volĂ© celle de son petit frĂšre, mort porteur dâĂ©tranges stigmates. Ana nĂ©gocie et lutte. Pour affronter cet hĂŽte quâelle devine liĂ© aux tĂ©nĂšbres, elle devient lectrice dans un institut pour aveugles. Endossant une fausse personnalitĂ©, elle entre dans le monde de la cĂ©citĂ© et, par lâentremise dâun personnage trouble, dans celui des mendiants du mĂ©tro de Mexico.
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Dans ce premier roman oĂč « chaque cĂ©citĂ© est une langue Ă part », Guadalupe Nettel situe lâaction dans un univers quotidien mais particulier, peuplĂ© de phĂ©nomĂšnes anormaux et dâĂȘtres marginaux. LâĂ©volution posĂ©e de lâhistoire entretient une ambiance Ă©nigmatique qui convient au thĂšme de lâenfermement travaillĂ© par lâauteur. Ce qui compte nâest pas ce quâelle montre, mais les puissances invisibles quâelle dĂ©signe. Câest Ă©galement une façon de dire la nuditĂ© de la solitude et dâexorciser les peurs. La romanciĂšre y rĂ©ussit avec originalitĂ©.