L’homme qui voulait être président

HELVIG Jean-Michel

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Itinéraire politique d’un homme qui gouverna la France vingt mois il y a vingt ans, et depuis court après la magistrature suprême. Laurent Fabius fut ministre du budget à trente-cinq ans (1981), Premier ministre trois ans plus tard, président de l’Assemblée nationale (1988), Premier secrétaire du PS (1992), maire de Grand-Quevilly (1995), ministre des finances (2000)… avec, en contrepoint, le sabotage du Rainbow-Warior, l’accueil ignoré du général Jaruzelski et l’inculpation injuste dans l’affaire du sang contaminé close par une relaxe. Surfent sur le tout les oppositions au sein du PS, notamment avec Jospin “son meilleur ennemi”, ses variations sur l’Europe, du oui à Maastricht (1992) au non au Traité de la Constitution européenne (2005), et enfin son ralliement récent au socialisme extrême.

 

L’auteur analyse avec bonheur le “complexe” Fabius où ambition naturelle et arrivisme forcené se côtoient dans un self-control courtois. Il dévoile aussi les grincements du PS dans la diversité des courants, les haines et les trahisons, observant qu’en “Fabiusie” « le service rendu n’est jamais gratuit ». Cet essai de qualité dépasse Fabius, ce “Sisyphe” de la conquête du pouvoir, pour s’intéresser à l’essence même de la politique française.