L’expatriée

MARPEAU Elsa

Singapour : une femme, écrivain, et son mari emménagent dans une résidence pour expatriés et engagent une employée pour leur bébé. Accablée par la chaleur, envahie par l’ennui et sujette à des rêveries macabres, elle n’arrive pas à écrire. Tout bascule à l’arrivée d’un nouveau Français qui devient son amant, puis est assassiné. Soupçonnée de meurtre, elle se retrouve à la merci de sa domestique. Rien à voir avec un polar classique. L’enquête policière est racontée par la présumée coupable, romancière rouée, obsédée par les images de cadavres et d’écorchés, les fantômes et les croyances locales. Mais la partie la plus intéressante du livre est la peinture très réaliste de la vie oisive et dépourvue de centre d’intérêt de ces expatriés, de leur mépris pour leur domesticité et de l’apparente servilité de cette dernière. On ressent aussi de façon tangible l’engourdissement, l’ennui et les fantasmes provoqués par la chaleur, les odeurs et la moiteur étouffante de la ville. Comme dans Black Blocs (NB avril 2012) l’atmosphère est pesante. Le dénouement, inattendu, peut donner lieu à différentes interprétations.