L’étranger (Ter ; 1)

RODOLPHE, DUBOIS Christophe

Par un nuit étoilée, dans le désert, Pip s’adonne à son activité habituelle : piller des tombes abandonnées depuis des lustres. Soudain, en ouvrant un tombeau, il tombe nez à nez avec un homme nu… et vivant. Passée sa surprise, il décide de le ramener au village et tente de faire connaissance. L’inconnu n’a aucun souvenir, même pas de son nom et ignore tout du monde qui l’entoure. Il porte juste un tatouage avec l’inscription Main d’or. Pour faire simple, Pip décide de l’appeler Mandor et le présente à sa soeur Yss et à Vern, l’ami de celle-ci. Rapidement, l’étranger se révèle très doué pour ranimer des objets mécaniques venus du monde d’autrefois, une horloge ou un grille-pain. La réparation d’un projecteur d’hologrammes permet un saisissant retour vers tout un passé inconnu d’où émergent le personnage de Churchill et l’attentat du 11 septembre. Mandor apporte beaucoup d’animation dans le village de Bas-Courtil, mais aussi quelques perturbations. Vern voit d’un mauvais oeil l’attention que lui porte Yss. Les prêtres aimeraient bien savoir s’il est celui que les écritures annonçaient. L’inconnu, lui, voudrait percer le secret de Ter et aller voir la mystérieuse inscription qui lui donne son nom. C’est dans un curieux équipage qu’il fonce vers le nord en compagnie de sa nouvelle amie.    L’étranger se présente comme le tome introductif d’une mini série de science-fiction qui devrait se développer sur trois albums. Faisant preuve d’une grande maîtrise, le scénario de Rodolphe déploie progressivement le récit dans toute son ampleur. Développant le caractère de ses personnages, il maintient l’intérêt du lecteur qui fait peu à peu connaissance avec un monde étonnant et cohérent. Le talent de Christophe Dubois, son trait fin et élégant donnent vie à cette histoire qui se présente autant comme une chronique sociale ou un roman d’aventure que comme un récit d’anticipation. Le dessin sait aussi bien s’attarder sur les courbes lisses des belles amantes que montrer toute la précision d’engins étranges ou l’horreur de monstres imprévus. Si ce premier opus est représentatif du triptyque achevé, nul doute que le lecteur tienne entre ses mains un futur classique. À suivre …  (A.R. et V.L.)