Heredia, la quarantaine solitaire et désabusée, vivote comme détective privé à Santiago du Chili. La compagnie de Mahler, d’une bonne bouteille et de Simenon, son chat et confident, suffit à son bonheur. Pourtant une vieille photo prise à l’université dans les années sombres de la dictature bouscule sa vie bien rangée : deux de ses camarades gauchistes de l’époque sont morts de façon suspecte et un troisième vient de disparaître. Les recherches d’Heredia l’obligent à replonger dans un passé douloureux où idéalisme et engagement politique se payaient au prix fort, prison, disparition, trahison, désespoir.
Ramón Díaz-Eterovic est chilien. Né en 1956, il a vécu les drames des années 1974-1980, les souffrances et le désir d’oubli de ses compatriotes. Au-delà de l’enquête bien menée et des qualités du héros, ce roman se veut un devoir de mémoire mais aussi un tableau lucide d’un pays encore pauvre mais bien vivant qui tente de tourner la page.