Les Voies rouillées

HÉRIN-TRAVERS Huguette

Dans une province où la précarité s’étend comme une marée de pétrole brut, une femme ni jeune ni vieille soliloque au plus près de ses angoisses, de ses coups de tête, de son désarroi. Elle est journaliste et fait des piges sur des sujets de société : rencontres éphémères, menus événements, drames d’expulsion de locataires impécunieux. Elle évoque son adolescence douloureuse, son travail frustrant, ses finances au plus bas, ses amours vouées à l’échec et son enfant – accidentel – qui est psychotique.

 

Ce monologue échevelé semble résumer la misère du monde. La tendresse et l’amour sont voilés par un permanent sentiment d’échec et d’impuissance. L’héroïne, qui s’exprime alternativement à la première et à la troisième personne, se réfugie dans la poésie des mots, de l’enfance et des couleurs. Dans une logorrhée intarissable, elle convie le lecteur à partager ses émois, ses sentiments fugaces, ses réminiscences. Il se dégage du récit une impression d’irréalité et de fabriqué, tout comme l’écriture savante et fouillée.