Les variations Sebastian

Quatre adolescents d’un collège de Floride membres d’une formation de jazz, le Lola Quartet, sont séparés par la vie. La petite amie de Gavin, Anna, enceinte à seize ans, prend la fuite la première, avec l’aide de Daniel, qui croit être le père de l’enfant. Jack abandonne une future carrière de musicien, détruit par la drogue. Gavin, seul à intégrer l’université, devient reporter pour un quotidien new-yorkais. Dix ans plus tard il apprend que l’enfant d’Anna pourrait être sa fille. Déstabilisé, il retourne en Floride sur les traces de son passé. Mais Anna est menacée par un dealer qu’elle a détroussé au cours de sa cavale dix ans plus tôt… Sensible à la précarité qui perdure après la succession des crises économiques (On ne joue pas avec la mort, NB octobre 2013), Emily St. John Mandel décrit une société de petits Blancs du sud des États-Unis, contraints d’accepter leur déclassement quand ils ne sombrent pas dans l’alcoolisme ou l’addiction aux antidépresseurs. Portraits plausibles et attachants de personnages issus pour la plupart de familles, où la responsabilité parentale a disparu, chacun devant se débrouiller pour survivre. De bons passages un peu dilués dans une longue quête mélancolique et désenchantée. (M.Bi. et B.Bo.)