Ils ont voulu nous civiliser

LEDUN Marin

Thomas vole des canards, récupère des ferrailles abandonnées, de mèche avec Baxter, en affaires avec deux voyous braqueurs, Corral et Villeneuve. Alezan vit dans la forêt landaise ; pensionné de l’armée, ancien de la guerre d’Algérie, il est hanté par l’horreur des exactions commises de part et d’autre. Thomas roue de coups Baxter pour lui voler l’argent d’un braquage récent. Ce dernier part à sa poursuite avec les braqueurs. Un ouragan dévaste la forêt et Thomas se réfugie chez Alezan. Les trois poursuivants font le siège de la maison tandis que la tempête se déchaîne…  L’auteur (En douce, NB octobre 2016) continue de vilipender la société de consommation, mettant en scène des exclus désabusés, survivant de petits boulots, de rapines, de trafics souterrains. Les métaphores soutenant le récit, l’ouragan qui décuple la violence des protagonistes, et les blessures de la guerre d’Algérie paraissent artificielles, répétitives, sans justification réelle. La haine, la misanthropie, l’humeur noire manquent de profondeur. Les protagonistes, exclus par leur origine sociale et la malchance, n’envisagent que brutalités et vengeance. Cela se traduit par une ambiance corrosive, déprimante, comme la dépression atmosphérique qui les afflige.  (M.Bi. et H.V.)