Les souvenirs sont au comptoir

RINALDI Angelo

Conti est devant un restaurant oĂč, jadis, il cĂ©lĂ©bra un anniversaire. PlongĂ© dans ses rĂ©flexions, il se souvient de son enfance pauvre, de sa vie solitaire de journaliste et de cadre banquier, de son entourage. DĂ©filent alors riches, ratĂ©s, comĂ©diens, journalistes, commerçants, prostituĂ©es, homosexuels, chiens
, prĂ©sents au festin ou source de rĂ©miniscences. Au-delĂ  de rares Ă©vĂ©nements marquants, l’intrigue est plus subtilement axĂ©e sur les analyses de caractĂšres et de comportement social. Le roman repose sur une Ă©criture Ă©tincelante dont le chaos, savamment orchestrĂ©, est parfois Ă  la limite de la comprĂ©hension. Que de figures de style alambiquĂ©es Ă  dĂ©guster en les savourant lentement ! incises, pĂ©riphrases, digressions s’entrechoquent pour dissĂ©quer, voire ressasser, les souvenirs, les alĂ©as d’une existence terne. De longues phrases d’oĂč jaillissent traits d’humour, retours en arriĂšre, interdĂ©pendance des acteurs, marquent une langue ciselĂ©e dont les aspects ne sont pas sans Ă©voquer certains modĂšles de la littĂ©rature française.