Les Silences des pierres

BARBEAU Philippe, JANIN Marion

De chaque cĂŽtĂ© de la rue qui unit l’est et l’ouest, la ville vit en harmonie. Au coeur de cet espace, une maison chaleureuse, rassurante. Un coiffeur y exerce son art auprĂšs de chacun, un joueur d’oud charme les passants par sa musique. Deux garçons, Amine et Karim, sont fascinĂ©s : l’un joue, l’autre chante. Des hommes venus d’ailleurs apportent leur folie, la discorde, le feu et le sang : la maison en porte les stigmates. Chacun se rĂ©fugie de son cĂŽtĂ©. Seul le coiffeur continue Ă  coiffer les uns et les autres


 

Le trait minutieux, dans un style hyperrĂ©aliste, introduit une forme de poĂ©sie renforcĂ©e par l’étonnant travail des racines, des formes minĂ©rales, silex ou sculptures Ă©voquant des civilisations anciennes, mobiles, personnages sculptĂ©s qui semblent surnaturels. Un certain maniĂ©risme dans les attitudes des personnages, des rĂ©fĂ©rences graphiques au Moyen-Orient ou Ă  l’Asie, renforcent l’impression d’une fable philosophique intemporelle et universelle oĂč les silences des pierres —  qui apaisent, enchantent, sĂ©parent — sont comme les Ă©chos des souffrances et de l’histoire des hommes. L’ensemble est raffinĂ©, le rythme serein, mais la simplicitĂ© du message parcourt une trajectoire narrative longue, assez complexe, difficile Ă  interprĂ©ter avant 10 ans.