Les mûres

SOLMINIHAC Olivier de, POULIN Stéphane

Dernier jour des vacances. Michao s’affaire devant le coffre de la voiture, Marguerite et Renardeau font des adieux moroses à la terrasse ensoleillée que les lézards ont désertée. Personne n’a le coeur à rire… Michao l’a prévu : il entraîne les deux enfants dans la prairie, près du mûrier, loin de l’imminence du départ et de son attente cafardeuse.  Un additif aux vacances, sucré et parfumé, un moment délicieux de complicité, de tendresse et d’aventure autour de fruits dérobés qui ajoute un souvenir à la moisson de l’été. Renardeau, le jeune narrateur, en restitue la magie. Le temps s’écoule sans qu’on y prenne garde, tout au plaisir de ces instants sauvés. Le temps passe pourtant, les images le disent : le ciel se met au diapason du départ et s’ennuage au fil des pages. Mais que la nature est belle dans la lumière dorée qui inonde chaque scène construite comme un tableau : jeu de contrastes entre prairie et frondaisons, souci du détail dans le rendu de l’herbe jaunie encore fleurie… Sans compter le charme désuet et l’étonnante humanité de l’improbable trio : ours, renard et chevrette. (C.B.)