Les habits neufs de l’empereur

GUARNACCIA Steven

Il Ă©tait une fois un empereur trĂšs soucieux de sa mise pour laquelle il dĂ©pensait des fortunes. Flairant la bonne affaire, deux escrocs lui promirent la lune : des vĂȘtements si beaux que seuls les verraient les esprits Ă©clairĂ©s du royaume. Qu’à cela ne tienne : les tailleurs improvisĂ©s firent semblant de crĂ©er, l’empereur fit semblant d’ĂȘtre comblĂ© et accepta de dĂ©filer devant son peuple, dans sa nouvelle tenue, autrement dit en caleçon. Et la cour d’applaudir pour n’ĂȘtre pas taxĂ©e de sottise


Tout le monde a reconnu le conte d’Andersen, fidĂšlement repris, la chute exceptĂ©e, plus riche dans la version originale. L’attrait de celle-ci tient Ă  l’inventivitĂ© de l’illustration : la garde-robe de l’empereur emplit les pages de garde de croquis pleins d’humour. Le rĂ©cit lui-mĂȘme est menĂ© tambour battant par un empereur au chic trĂšs « british Â», aux postures ridicules des plus drĂŽles, qui traverse l’album au rythme de sa prĂ©tention. La machine Ă  coudre « magique Â» emplit une double page ; des gros plans caricaturaux surlignent les Ă©motions des uns et des autres ; la marche triomphale de l’empereur en caleçon, devant une cour perplexe et prise au mĂȘme piĂšge que son suzerain, assure l’éclat de rire final. De lecture aisĂ©e, cet album, dynamique Ă  souhait, ravira un large public. (C.B)