Les Fleurs d’hiver

1918, l’armistice est proche. Jeanne, ouvrière fleuriste, élève, seule, rue de la Lune (Paris IIe), sa fille Léonie, dans un climat de pénurie et de privations, aggravé par son modeste salaire d’ouvrière à domicile. Un soir d’octobre, Toussaint, son mari, surgit : du Val-de-Grâce où, blessé au visage, il est soigné depuis deux ans. Il porte un bandeau blanc qui le dissimule en partie. Jeanne ne retrouve pas son mari d’antan, retranché dans le silence, et entreprend un combat supplémentaire pour renouer avec leur vie conjugale antérieure. Avec une grande empathie, l’auteur (Grand Paradis, NB octobre 2010) décrit le double drame de Jeanne, écrasée par les contingences de la vie journalière et qui tente, avec l’énergie du désespoir, de rendre à Toussaint le goût de vivre. Leur histoire se déroule dans un climat de pauvreté éprouvante et donne un relief cruel aux conséquences de cette guerre tant sur les hommes sur le front (gueules cassées) qu’à l’arrière sur les femmes esseulées. Écrit dans un style nerveux et pénétré d’authenticité, ce roman est l’approche délicate et profonde d’une tragédie.