Les fantômes de Manhattan

ELLORY Roger Jon

Annie O’Brien, libraire à Manhattan, voit sa vie bouleversée : elle tombe amoureuse de David et reçoit un curieux visiteur, septuagénaire, qui se dit ami de son père, disparu lorsqu’elle avait sept ans. Il lui remet un manuscrit, première partie d’un ouvrage dont il apportera les chapitres suivants à chacune de ses visites. Avec son voisin de palier et ami très proche, ancien baroudeur qui a vécu mille vies, ils liront, intrigués, l’histoire hallucinée d’un enfant juif rescapé de Dachau, devenu gangster à New York, dans les années cinquante/soixante-dix…  En 2004, R.J. Ellory publiait son second livre, traduit aujourd’hui alors qu’il est entre temps devenu un maître du thriller (Un coeur sombre, NB décembre 2016). L’intrigue construite avec minutie, le rythme, l’inquiétude qui pointe à chaque détour démontrent le talent d’un écrivain capable de captiver jusqu’à la dernière page. Si les états d’âme de l’héroïne, épanouie par la découverte du grand amour, déçue puis contrainte à la résilience, sont répétitives et affaiblissent le récit, c’est le brio qui domine cette histoire dans l’histoire, mêlées toutes deux à celle de l’Amérique. On passe du mélodrame à la parodie de polar de la grande époque. C’est truculent, drôle, vivant, réjouissant.  (M.Bi. et M.Bo.)