Les fables de sang

DELALANDE Arnaud

Nous sommes au tout dĂ©but du rĂšgne de Louis XVI. Un tueur en sĂ©rie rĂŽde dans le chĂąteau de Versailles. Viravolta, alias l’OrchidĂ©e noire (Le piĂšge de Dante, NB avril 2006), tour Ă  tour chasseur et proie, mĂšne une enquĂȘte pĂ©rilleuse. L’histoire est sinistre Ă  souhait, scandĂ©e Ă  la hache par les fables de La Fontaine, mi-thriller, mi-roman de cape et d’épĂ©e. Toutefois, l’auteur narre avec un certain bonheur le Versailles de l’époque, les fastes de la cour et la difficile succession de Louis XV. La vĂ©ritĂ© historique existe dans l’excellente description du chĂąteau et l’évocation des personnages bien rĂ©els de Louis XVI, de Marie-Antoinette et de ses favorites, et, avant tout, du Secret du Roi, ce service d’espionnage bĂąti par Louis XV avec des agents tels que Beaumarchais et le chevalier d’Éon. Il est regrettable que tous ces acteurs, bien campĂ©s, parfaitement situĂ©s dans les moeurs et le cadre du XVIIIe siĂšcle, soient les hĂ©ros d’une intrigue assez faible, bien trop irrĂ©aliste pour ĂȘtre crĂ©dible et dont le caractĂšre mĂ©lodramatique, le style mĂȘme, Ă©voque plus RĂ©tif de la Bretonne qu’un auteur moderne.