Les enchaînés

MARTINEZ Jean-Yves

Après un voyage périlleux depuis le Sénégal, David Sedar Ndong, la trentaine, arrive complètement frigorifié dans la campagne drômoise enneigée, pour remettre un médaillon « perdu » à Denis, son patron bien-aimé – un dieu pour lui. L’homme a dû s’absenter mais son épouse l’accueille dans une ambiance assez lourde ou rôde une menace. Elle se concrétise dès le lendemain avec, entre autres, un gendarme particulièrement violent. Par ailleurs Denis cachait sans doute un très lourd secret. David n’est au bout ni de ses surprises ni de ses déceptions.  Jean-Yves Martinez (Le fruit de nos entrailles, NB août-septembre 2008) installe énigmes et secrets dans un monde hivernal isolé, contrastant avec le passé du jeune Africain. La personnalité de la femme est étrange, peu saisissable au début. On ne sait trop lequel cherche à influencer l’autre et les péripéties ne paraissent pas toujours cohérentes, d’autant que le rythme est un peu lent. Y a-t-il des bons et des méchants ? Ou chacun est-il à la fois victime et bourreau ? Le huis clos inquiétant est bien rendu ainsi que la nature implacable. Et si l’on tient à avoir le fin mot de cette histoire, on ne sera pas déçu.  (S.La. et M.-C.A.)