Les deux coqs

ANDERSEN Hans Christian, VAN HOYTEMA Theo

Le conte Le coq de poulailler et le coq de girouette est un pamphlet sur la vanitĂ© et la jalousie. PerchĂ© sur un tas de fumier, l’un se rengorge en bombant son torse mordorĂ© devant sa cour de gallinacĂ©s en pĂąmoison. L’autre, dressĂ© sur ses ergots de mĂ©tal, toise la basse-cour du haut de son clocher. Vantard, le bellĂątre au plumage flamboyant se prĂ©tend mĂȘme apte Ă  pondre un oeuf contenant un basilic, seul reptile capable de foudroyer par son regard. BlasĂ©, le second reste figĂ© dans sa gangue mĂ©tallique et ses prĂ©jugĂ©s sur ses congĂ©nĂšres volants. Le chant guerrier du gracieux volatile supplante le grincement lancinant de la froide girouette qui se laisse choir, brisĂ©e par l’indiffĂ©rence. Les superbes lithographies empruntent tant aux extĂ©rieurs de fermes hollandaises chĂšres Ă  Van Gogh qu’à l’approche poĂ©tique de la nature vue par Hiroshige ou Hokusai. Dans ce classique rĂ©Ă©ditĂ©, les atmosphĂšres rendues, le travail artistique sur les oiseaux et vĂ©gĂ©taux sont un rĂ©gal.(M.-C.D.)