Les Corps électriques

BLANC Manuel

Virginie est danseuse de pole dance dans des clubs de strip-tease ou des soirées privées. S’enroulant autour de la barre de métal, elle suscite le désir des hommes et les tient en son pouvoir. Ainsi, elle reprend confiance en elle, meurtrie par l’indifférence de son amant. Bouleversée, elle apprend que la boule qu’elle tâte sans cesse sous son omoplate est un « foetus in foetu », frère jumeau, double masculin et confident qu’elle associe à la recherche de son père disparu à sa naissance. La petite fille abandonnée, élevée par sa mère et sa marraine, prend sa revanche.  Dans ce roman, Manuel Blanc met en scène la sensualité et l’érotisme du corps. Il théâtralise le monde de la nuit, ses codes et ses tabous qui définissent un nouveau rapport homme/femme. Des phrases courtes, un style syncopé illustrent le morcellement de la personnalité de son héroïne, ses émois et sa détermination. Les chorégraphies assez répétitives peuvent cependant lasser. Le fantôme fraternel, joueur et espiègle, symbolisant la part d’enfance, apporte une note de légèreté dans ce récit intense et rude où l’auteur joue avec un certain brio des thèmes de la gémellité, de la mémoire et de l’ambivalence. (C.M. et M.-A.B.)