Les cochons d’Ulysse

BARONNET Denis, DORÉMUS GaĂ«tan

C’est Antinoos, le fourbe aspirant au trĂŽne d’Itaque, qui dĂ©couvre, si on peut dire, le pot aux roses en montant aprĂšs un naufrage sur l’embarcation de Porkos. Porkos ? Un des vrais cochons de CircĂ© qui raconte comment la vie des siens a Ă©tĂ© bouleversĂ©e quand CircĂ© a jetĂ© dans leur enclos les compagnons d’Ulysse fraĂźchement transformĂ©s par ses soins en pourceaux. IncomprĂ©hension rĂ©ciproque ! La situation s’aggrave pour le pauvre Porkos quand, relĂąchĂ© par mĂ©garde avec les intrus, il se voit mĂ©tamorphosĂ© comme eux en humain
 et dotĂ© d’un septiĂšme sens qui lui permet de comprendre ce que fait CircĂ© des siens.

En marge de l’OdyssĂ©e, nous est contĂ©e une Ă©popĂ©e burlesque dont les cochons sont les hĂ©ros, aidĂ©s par Cupichon le cochon ailĂ©, messager d’AthĂ©na. On y apprend que la parole et la ruse sont depuis HomĂšre, les meilleurs atouts pour maĂźtriser son destin – ou presque. C’est trĂšs drĂŽle, et trĂšs astucieux de choisir Antinoos comme destinataire du rĂ©cit. Les familiers de l’OdyssĂ©e s’amuseront du dĂ©calage parodique ; les bĂ©otiens liront avec plaisir, eux aussi, ce rĂ©cit d’aventure farfelu aux illustrations pleines d’humour et seront peut-ĂȘtre tentĂ©s par la dĂ©couverte du texte antique. (C.B et M.-J.C)   Â