Les carnets du coursier : journal 1990-1999

NIZON Paul

De ses soixante classeurs de trois cents pages de notes prises en continu, Nizon publie rĂ©guliĂšrement des pages choisies. RĂȘves, amours, rĂ©flexions, soucis, angoisses, rencontres, rappels du passĂ©, voyages, flĂąneries urbaines, romans en cours (Chien, NB novembre 1998)
 Une jolie femme dans l’autobus, l’arrivĂ©e du printemps, les ruines de Tipasa, un film, les campus universitaires amĂ©ricains, des clochards, un marcheur mystĂ©rieux, la mort des amis et les souvenirs affĂ©rents
 L’homme se dessine, libre avant tout, un chien errant, dit-il, qui va sans but, conduit par ses impulsions.

 

En Ă©crivant, Nizon sauve sa vie de la rĂ©alitĂ© impassible, fugace, de la banalitĂ© mortifĂšre du quotidien ; il revient sur des parcelles d’existence qui ont continuĂ© en lui leur chemin, propagĂ© leurs vibrations, il les enserre dans le filet des mots et les fait naĂźtre en littĂ©rature dans une prose musicale et dĂ©pouillĂ©e, souvent retravaillĂ©e sans que les outils aient laissĂ© leurs traces. Ainsi, au fil des pages, comme il visiterait un atelier d’artiste, le lecteur est-il invitĂ© Ă  voir naĂźtre une oeuvre et Ă  y Ă©duquer son oeil intĂ©rieur, sinon Ă  devenir le « voyant » tel que voulait l’incarner Rimbaud !