Les Bonnes Mœurs

GAGET Timothée

Tristan, fils de bourgeois très aisés, diplômé d’une école de commerce, est bombardé banquier d’affaires. Le rythme de travail infernal compensé par des espèces plus que trébuchantes, sonne bientôt le glas d’un grand amour. Ses meilleurs amis « bien intentionnés » provoquent sa démission. Devenu audit, il est missionné à Romorantin dans une imprimerie moribonde. Le hasard faisant bien les choses, il retrouve la terre de ses ancêtres : un château et trois cents hectares. Or « Bon papa », vieillissant mais toujours passionné de chasse, n’entend pas se laisser exproprier d’une partie de sa forêt. Ils s’observent mutuellement. 

Ce premier roman de Thimothée Gaget, dont la plume est habile, voire alerte, est plus caricatural que subtil : on y rencontre tous les clichés racoleurs sur les microcosmes en présence. La jeunesse dorée parisienne se retrouve à Ramatuelle ou Courchevel, overdosée d’alcool, de drogue et de sexe (Attention ! évocation bien documentée d’une boîte à partouzes : estomacs délicats s’abstenir). La province profonde, avec ses antagonismes politiques d’un autre âge, et ses hobereaux férus de chasse et de vénerie, paraît terriblement déprimante. C’est souvent trop long, très répétitif et le narrateur a toujours un mot méchant, parfois drôle, pour chacun. (A.-C.C.-M. et M.-C.A.)