Les assoiffées

QUIRINY Bernard

Cinq membres de l’intelligentsia parisienne sont invités par les autorités de l’Empire (ex Benelux) pour un voyage d’étude et de propagande. Depuis 1991, l’Empire a fermé ses frontières dotées d’un périmètre de sécurité et personne n’a pu entrer ou sortir. Le PFE (parti féministe européen) a instauré un régime totalitaire où les femmes, avec à leur tête « La Grande Bergère » (Judith qui a succédé à sa mère Ingrid), ont pris tous les pouvoirs et réduit les hommes en esclavage. Les enquêteurs parisiens n’en verront que les symboles maquillés. L’envers est révélé par une femme du peuple devenue courtisane, qui a accès à la Cour après avoir séduit Judith.

 

Dans ce conte grinçant et narquois, Bernard Quiriny prend plaisir à parodier les grands courants révolutionnaires de la fin du XXe siècle, avec des clins d’oeil complices à l’histoire. On peut s’amuser à débusquer les modèles des principaux personnages du roman ou des thèmes mobilisateurs de foules (La Grande Marche !). Ce qui ne pourrait sembler qu’un divertissement plaisant devient vite inquiétant. L’auteur a beaucoup de talent, un esprit frondeur et ironique, doublés d’une vaste imagination et d’une culture solide.