Les 7 premiers jours

COLOMBIER HOCHBERG Agathe

Pour rentrer chez lui, un couple attend le train. Il arrive, la femme s’installe. Gabriel, son compagnon, reste sur le quai. Acte prĂ©mĂ©ditĂ© ? DĂ©cision subite ? Certes, leur relation et leur entente ne sont pas celles du dĂ©but, sept ans auparavant. Ils ne se parlent quasiment plus, mais ont programmĂ© un voyage en GrĂšce dans les jours suivants. Brusquement confrontĂ©s Ă  la solitude, ils sont dĂ©semparĂ©s.  Partant d’une situation assez banale – une relation amoureuse distendue – l’auteure (L’affabuleuse histoire vraie de Jules Cardot, NB janvier 2011) fait l’analyse minutieuse et subtile d’une rupture. Elle scrute jour aprĂšs jour et alternativement (Elle, Lui) leurs pensĂ©es. Ces introspections, menĂ©es Ă  la premiĂšre personne, Ă©voluent de l’interrogation au doute, de l’apitoiement Ă  la colĂšre, du dĂ©sarroi Ă  l’amour-propre blessĂ©. Les souvenirs agrĂ©ables viennent tĂ©lescoper l’aigreur du prĂ©sent et son cĂŽtĂ© dĂ©stabilisant. Au fil des atermoiements, les personnalitĂ©s et les sensibilitĂ©s se dĂ©voilent. RelayĂ©e par la culpabilitĂ© et la peur d’un avenir Ă  inventer, la dĂ©termination faiblit. Monologues, simplicitĂ© d’expression, sincĂ©ritĂ© des propos touchent ou agacent. L’anonymat volontaire de la voyageuse et la fin ouverte donnent Ă  ce rĂ©cit une portĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă  laquelle on peut ou non souscrire. (J.D. et M.-A.B.)