L’enfant d’octobre.

Ce “roman” s’inspire d’une tragédie qui a ému la France entière il y a une vingtaine d’années : un enfant est assassiné, noyé, pieds et poings liés, Grégory Villemin, quatre ans et demi. L’auteur du crime, démoniaque, a harcelé les parents – téléphone, courrier – annonçant son forfait. Qui est-il ?… le mystère ne sera jamais élucidé.

Philippe Besson souligne l’impéritie de l’appareil policier et judiciaire, le rôle néfaste des médias qui scrutent, épient, violent les secrets, influencent le déroulement de l’enquête. Mais les paroles prêtées à la jeune mère reflètent-elles ses pensées, la région est-elle si désespérément sinistre, ses habitants si haineux ; ne peut-on y vivre paisiblement ? Elles permettent à l’auteur de reprendre ses thèmes récurrents, déjà traités par exemple dans Un instant d’abandon (NB novembre 2005) : solitude du coupable face aux bien-pensants et atmosphère pesante qui engendrent des existences tragiques…

En définitive, cet ouvrage, bien écrit, se lit avec intérêt mais, dans le même temps, il provoque un malaise : aurait-on normalement compati ou bien partagé la curiosité morbide du public ?