Le zeppelin

CHIARELLO Fanny

Dans une petite ville appelĂ©e La Maison coule un canal dit Canard-BouĂ©e oĂč les habitants de la rue du mĂȘme nom jettent parfois tout ce qui leur est cher, syndrome liĂ© Ă  la perte dans leur enfance d’une bouĂ©e en forme de canard. Les riverains vaquent Ă  leurs activitĂ©s quotidiennes et dĂ©risoires quand un Ă©norme zeppelin survole la ville. L’aĂ©ronef suscite des rĂ©actions dĂ©mesurĂ©es, adoration ou fureur aveugle, annonciatrices d’une catastrophe. Sylvette Dix-Sept, que ses visions du futur ont prĂ©venue, dĂ©jouera-t-elle le destin bien que tout l’indiffĂšre depuis l’abandon de son mari ?   Fanny Chiarello (Dans son propre rĂŽle, NB mars 2015) s’amuse. L’irruption Ă  basse altitude, en fin de chaque chapitre, du dirigeable insolite au-dessus de l’étrange quartier cumule les effets loufoques et laisse la sĂ©quence inachevĂ©e. PassĂ©, prĂ©sent et futur, voix parallĂšles des douze narrateurs qui semblent Ă©chapper Ă  leur auteur, se juxtaposent sans se mĂ©langer. Personnages perturbĂ©s, situations rocambolesques sont simultanĂ©ment drĂŽles et pathĂ©tiques. Mais le lecteur est souvent dĂ©routĂ© par la multitude des protagonistes au prĂ©nom commençant par un S, l’outrance dĂ©libĂ©rĂ©e du propos et le cĂŽtĂ© hermĂ©tique d’un roman pourtant inventif. (L.G.)