Alvaro Cruz, responsable du cadastre dans une localité d’Amérique Centrale, est absent de son domicile lorsqu’un groupe de guérilleros y pénètrent par effraction et s’emparent de sa paire de bottes. Son vieux serviteur ne l’entend pas de cette oreille et tente de s’opposer à eux mais ils l’estourbissent et s’enfuient. Le vieil homme, sans hésiter, les poursuit vers la montagne, marchant, marchant jusqu’à épuisement, souffrant du froid, de la faim, de la soif. De la peur aussi.
C’est cette longue et vaine poursuite que raconte Le voyage d’Eladio ainsi que les paysages traversés, les épreuves endurées, la tragédie finale. Et un dévouement aveugle (d’un autre temps). La narration, un peu monotone, répétitive, est accompagnée d’un monologue incessant, plein d’interrogations, parfois adressé à son maître, peut-être reflet d’un parcours mythique.