Le religieux après la religion.

FERRY Luc, GAUCHET Marcel

Les deux auteurs s’accordent sur le constat de la fin des religions. L’intégrisme musulman expliqué par des raisons politiques et identitaires, ils centrent leur réflexion sur la permanence du religieux dans nos sociétés occidentales. Luc Ferry, comme dans L’homme-Dieu (NB mai 1996), parle en philosophe de transcendance (dans l’immanence) et du religieux comme horizon de la morale. Il adopte le terme d' »absolu terrestre » de son interlocuteur et explique pourquoi le vocabulaire de la religion reste pertinent. Marcel Gauchet, auteur de Le désenchantement du monde (NB juillet-août 1985), se situe sur le terrain de l’histoire. Il considère que ce qui se manifestait comme religieux persiste, mais se métamorphose. Il souhaite trouver une nouvelle dimension à l’anthropogenèse, troisième « voix » entre le matérialisme et le « néo-religieux ».

 

Remarquablement clair et argumenté, cet échange se nourrit d’histoire de la philosophie, d’explications fondamentales sur la transcendance ou le sacré. Le libre-arbitre du lecteur se trouve sollicité face à ces deux points de vue qui ne se rencontrent pas.