Le pont

SANDES David

Romain, cĂ©libataire parisien, a une trentaine d’annĂ©es. À la mort de son pĂšre adoptif, il veut retrouver son pĂšre biologique. Il apprend que c’était un travailleur immigrĂ© serbe, accessoirement accordĂ©oniste, et qui s’appelle Boban Milanovic. Dans le Belgrade d’aujourd’hui, oĂč les affairistes maffieux semblent avoir remplacĂ© les apparatchiks, il remonte sa trace malgrĂ© les obstacles : la seconde guerre mondiale, l’éclatement de la Yougoslavie, les nettoyages ethnique
 et sa mort il y a dix ans. Il se dĂ©couvre un demi-frĂšre, mais les sentiments ne sont pas au rendez-vous. Est-ce la banalitĂ© ou la tragĂ©die qui les attend ?


 

Le Pont n’est pas de la mĂȘme veine que La mĂ©thode miraculeuse de FĂ©lix Bubka (NB novembre 2004) racontant les amours parisiennes et autobiographiques d’un homosexuel nĂ©erlandais
 Si la rĂ©flexion mĂ©taphysique sur le dĂ©terminisme et la filiation n’est pas trĂšs originale, le vĂ©cu des Serbes, ballottĂ©s par les Ă©vĂ©nements dans un monde cruel et sans pitiĂ©, est restituĂ© dans un style alerte. La mise en situation stĂ©rĂ©otypĂ©e de certains personnages nuit Ă  leur crĂ©dibilitĂ© et Ă  l’homogĂ©nĂ©itĂ© d’un roman qui aurait gagnĂ© Ă  plus de rigueur dans la construction, et surtout Ă  plus d’émotion.