Le petit pêcheur et le squelette

CHEN JIANG HONG

« Il ne faut jamais sortir en mer quand les nuages sont couleur de suie et que les oiseaux s’enfuient vers le rivage » lui disait son père ; Tong s’en moque et prend la mer. Le petit pêcheur a une touche mais le poisson résiste, il doit être énorme, alors il s’acharne sur sa ligne, faisant fi de la tempête qui se lève.  Un tourbillon engloutit le frêle esquif, et un squelette se dresse devant Tong qui, terrifié, rame de toutes ses forces jusqu’au rivage. Mais l’hideuse carcasse le suit, agrippée au bateau…

 

Utilisant la technique traditionnelle à l’encre de Chine, l’illustration donne toute sa puissance au récit. Le dessin est expressif, stupéfiant par sa force narrative renforcée par le choix de cadrages, angles de vue et plans variés et d’une mise en couleurs saisissante. Le fantôme, personnage récurrent dans le folklore chinois, n’est pas ici un être dangereux, ni maléfique, mais un être protecteur et bienveillant qui devient chair quand l’enfant comprend ce qu’il est venu lui enseigner. Un album raffiné qui aborde avec subtilité l’absence, la mort, le deuil, la transmission de la connaissance, l’espérance.